La Femme
Autor Claudette Grazziotin
Assunto AutoconhecimentoAtualizado em 6/20/2005 10:34:51 PM
Blaise Rosnay
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Tous «les experts en communication» savent ça! Même si vous voulez vendre des yaourts, des ordinateurs, des voitures de sport... pour capturer lattention du passant, il faut... une Femme. Même lhomme pressé sarrête quand il croise cet ordonnancement particulier de la lumière qui signale la présence de la féminité.
Bien sûr, on peut interpréter cela uniquement comme le réveil de la pulsion la plus animale et la plus vitale, et bien sûr que cette pulsion y participe (avez-vous déjà regardé un chat qui guette une jolie chatte, inacessible, qui ronronne sur le bord dune fenêtre?) mais, au moins en ce qui concerne les humains, ce serait amoindrir ce sentiment de ne pas y sentir aussi, dans ce que jappelerai ici «une contemplation», la solennelle gratitude de lâme humaine qui sexalte de contempler la beauté, qui remercie de se sentir unie, malgré lapparente fragmentation du monde, de nos vies et delle-même.
La Femme: sous toutes les coutures. De la pointe du pied jusquà la pointe des cheveux. Les courbes de la ballerine qui apprivoisent la lumière, le regard infiniment aimant de la maman, la jeune fille qui est une promesse, la soeur qui se dédie à lamour infini, la rebelle dont le courage force ladmiration des hommes sur les barricades, celle qui peut porter en elle tous les mondes à venir, lappaisante qui au coeur des batailles de la vie est la fontaine vive qui rafraîchit, la combattante qui ne nous laisse pas nous endormir ni nous échapper de la vie, etc.. et celle qui nous berce pour nous endormir quand le monde est décidément trop fatiguant, quil nous faut réparer nos forces... Celle qui nous connaît mieux que nous-mêmes, dans nos forces et nos faiblesses, et se joue de nous pour nous donner encore envie de jouer, pour que nous ne nous laissions pas aller à abandonner....
Bref, la femme dont les multiples pouvoirs dépossèdent lhomme de lui-même à tel point que depuis des siècles, il voulut la soumettre... de peur de lui être soumis ! Car comment interpréter autrement cet éternel désir de la captiver, de la capturer, de la voiler.
Et même ses plus fervents admirateurs, les poètes, ne voulurent-ils pas lemprisonner dans des tendres liens de mots ? Car quest-ce encore que ce piedestal de mots, ce monument de mots que les poètes ont batti dans les siècles pour que la femme sy pose gentiment, sy plaise dêtre sage, et si tienne sage, sinon une prison dorée?
Ne bouge pas, ô Beauté, je chanterai un hymne à ta louange! Je chanterai tes seins avec Clément Marot :
«Tétin de satin blanc tout neuf,
Toi qui fais honte à la rose,
Tétin plus beau que nulle chose,
Tétin dur, non pas tétin voire
Mais petite boule divoire
Au milieu duquel est assise
Une fraise ou une cerise»
Ne parle pas. Je chanterai tes yeux avec Louis Aragon :
«Tes yeux sont si profonds quen me penchant pour boire
Jai vu tous les soleils y venir se mirer»
Je chanterai, avec Baudelaire, les tentations de ton corps capiteux :
«Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de lhuile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux claivoyants et sereins;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vignes»
Vous voilà, Madame ou Mademoiselle, saisie dans les tendres liens de mots que vous inspirez... Vous voilà revêtue et dévêtue dune robe de mots tendres! et pendant que vous vous regardez, le poète serre doucement ses filets ...
ALERTE! Cest un scandale. Rimbaud-le-Voyant la dit au 19ème siècle... Il est venu le temps de la libération de la Femme, et la Belle Muse, emprisonnée dans des filets de mots, qui, à quelques exceptions près, se tenait sagement, bouche-close, et posant pour la postérité des poètes, se rebelle. La Belle se rebelle ! Il fallait sy attendre. Elle donne un coup de pied à son piedestal, arrache les voiles et le baillon de mots masculins qui la couvraient, et elle prend la parole, et elle la prend bien, et lhomme qui la regardait, se surprend à lécouter. Marcelline Desbordes-Valmore, Anna de Noailles, Marie Noël, Marina Tsvetaeva, Sylvia Plath, Emily Dickinson, Halina Poswiatoska... la constallation poétique prend des teintes féminines, et ces poètes-femmes ne nous parlent pas de leur pied mignon ni de leurs épaules où se promènent nos désirs, mais de leurs désirs à elles, de leurs rêves, de leur révolte et de leur foi.
Club des Poètes
30 rue de Bourgogne 75007 Paris
01 47 05 06 03
https://www.poesie.net
P.S.: Alguém poderia verter este texto para o Português? Mais pessoas poderiam usufruir de seu conteúdo. Eu, infelizmente, não temho conhecimento suficiente para uma boa versão. Obrigada, Claudette.
Texto revisado por Cris
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